Objets résistants
L’anonymat est l’un des outrages inhérents à la constitution des collections d’ethnographie sous l’ère coloniale. Il est rare en effet que soient nommées les personnes créatrices ou propriétaires des biens culturels un jour devenus des choses muséifiées, et portant un numéro d’inventaire comme ultime identité. Les musées semblables au MEG sont cependant aussi les gardiens de toiles, dessins et sculptures signés et mis en circulation par des artistes autochtones durant cette même ère coloniale.
Le contexte de création et le parcours de ces oeuvres jusqu’au musée restent souvent non documentés. Elles nous transmettent toutefois d’elles-mêmes un récit en images propre à l’interprétation qu’ont fait les artistes autochtones de leur environnement socio-culturel alors sous la menace ou l’occupation européenne. Elles imposent à quiconque les observe un message politique, identitaire et mémoriel si fort qu’elles font acte de résistance en symbolisant la lutte contre les impérialismes.
Floriane Morin/MEG

Que défendait Hailé Sélassié à Genève ?

Quel message transmet le peintre Clément-Marie Biazin ?

Shyamji Krishna Varma savait-il qu’il gagnerait son combat ?
L'assassinat du nationaliste camerounais Félix Rolland Moumié à Genève par Idrisse Désiré Machia A Rim [PDF 1.0 Mo]
Le 3 novembre 1960, Félix Roland Moumié, leader charismatique et grande figure du nationalisme camerounais né le 1er novembre 1925 à Foumban dans l’Ouest du Cameroun, est froidement assassiné à Genève par un espion du service français de renseignement.
Ce crime odieux mobilise la communauté internationale qui s’en prend à la Suisse, l’invitant à faire la lumière sur ce meurtre crapuleux intervenu dans un pays dit neutre. Cette affaire criminelle favorise l’accélération des relations diplomatiques entre la Suisse et le Cameroun.
Toutefois, la responsabilité helvétique dans l’exécution de cet assassinat ainsi que la gestion des polémiques autour demeurèrent encore controversées.