Importations d'Asie
Genève est, depuis le Moyen-Âge, un important lieu d’échange et de négoce. C’est même aujourd’hui l’une des capitales mondiales du marché de matières premières telles que le café et le cacao, des « denrées coloniales ». Bénéficiant d’une économie florissante à la fin du 19e siècle, Genève est une plateforme de transit de biens luxueux en provenance d’Asie. Trois exemples donnent ici un aperçu de produits extrême-orientaux qui ont circulé en Suisse. Le thé s’incarne localement dans la figure de Tschin-Ta-Ni (1842(?)-1915(?)), dont l’enseigne est toujours bien connue de la population genevoise. Deux potiches, ayant appartenu à l’impératrice Eugénie (1853-1870), qui les acheta à l’Exposition universelle de Paris de 1867, illustrent ici le goût genevois pour la céramique fine. Dans le domaine des matières premières enfin, un ensemble servant à la consommation de l’opium rappelle que l’industrie pharmaceutique suisse fut longtemps réticente à l’idée de réguler la production et le commerce du stupéfiant.
Damien Kunik/MEG
Depuis 1773, le Royaume-Uni dispose du monopole de la vente de l’opium en Chine. L’Empire chinois, qui en refuse le commerce asymétrique, en fait détruire un stock en 1839. Cet acte donne lieu à de nombreux conflits militaires et troubles. Il en résulte l’effondrement de la dynastie Qing. Un premier traité international visant à contrôler le commerce de la drogue est signé en 1912. L’opposition de l’industrie pharmaceutique est forte et ce n’est qu’en 1929 que la Suisse ratifie un second traité, conçu à Genève en 1925.
Damien Kunik/MEG