Un colon genevois au Suriname
Ayant quitté l’Europe pour le Suriname au début des années 1750, le Genevois Ami Butini y achète en 1759 une plantation de café de taille modeste. La signature de l’acte a lieu à Amsterdam, d’où il prolonge son voyage jusqu’à Genève. Pour honorer sa ville natale – et s’en montrer digne – il offre une centaine de spécimens de la faune du Suriname conservés dans l’alcool au cabinet de curiosités de la Bibliothèque de l’Académie, qui tient lieu à l’époque de musée. Son présent comprend aussi quelques objets témoignant des mœurs des peuples autochtones. Rien d’étonnant à cette association car ils sont alors considérés comme appartenant à « l’histoire naturelle » du pays. En revanche, aucun objet n’évoque les personnes asservies que Butini fait travailler sur sa plantation, et ce silence n’a rien d’étonnant non plus : l’esclavage est une réalité jugée économiquement nécessaire dans cette colonie calviniste comme ailleurs dans le monde ; ce n’est pas un motif d’observation « scientifique ».
Danielle Buyssens
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Ce sont des témoins historiques de la pensée hégémonique occidentale.
Leur présence est signalée par ce symbole.
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C'est de l'homme que j'ai à parler. Rousseau et l'inégalité par Danielle Buyssens et Christian Delécraz [PDF 38 Mo]