La Suisse et l’esclavagisme
Quelles sont les traces de l'esclavage à Genève ?
Réalité de tous les temps et sur tous les continents, la tragédie humaine de l’esclavage est devenue depuis le 17e siècle l’objet de trafics intercontinentaux de grande ampleur. Du 16e au 19e siècle, plus de 12 millions d’Africain-e-s, captifs/ves réduit-e-s en esclavage sur leur continent, sont troqué-e-s comme marchandises contre des biens manufacturés en Europe – armes, métaux et surtout cotonnades colorées dites « indiennes », puis déporté-e-s dans les colonies américaines, comme main-d’œuvre servile dans les plantations de sucre, café et coton. Diffusés massivement dès le 18e siècle en Europe, ces produits vont modifier significativement les habitudes quotidiennes de consommation en Suisse et contribuer à l’essor de ses industries cotonnières. La participation helvétique à la traite, active (armateurs de navires dits « négriers », planteurs esclavagistes) ou indirecte (actionnaires de compagnies maritimes), est estimée entre 1 et 2 % de l’ensemble des Africain-e-s déplacé-e-s vers les Amériques.
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Ce sont des témoins historiques de la pensée hégémonique occidentale.
Leur présence est signalée par ce symbole.
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Héritages de la Suisse coloniale : Le commerce des esclaves, derrière la fortune de la grande famille de Pourtalès à Neuchâtel
JP Kalonji
Illustration publiée dans une série d’articles dans Le Temps sur le passé colonial de la Suisse. Technique mixte. 2021. Prêt de l’artiste
© JP Kalonji
Le MEG conserve-t-il des objets en lien avec l’esclavage ?
Oui, mais seulement ceux relatifs au commerce et à la violence esclavagiste. À notre connaissance, les personnes réduites en esclavage ne sont pas représentées dans les collections du MEG par des objets leur ayant appartenu. Ni leurs vies ni leurs luttes ne trouvent un écho dans notre fonds muséal.
Cette invisibilité atteste de la déshumanisation qu’ont subie les personnes esclavagisées. Montrer des fers et des monnaies du commerce des esclaves démontre ainsi l’impossibilité du MEG à faire acte de mémoire envers les personnes qui ont subi l’esclavage et leurs descendant-e-s.
Floriane Morin/MEG
C'est de l'homme que j'ai à parler. Rousseau et l'inégalité par Danielle Buyssens et Christian Delécraz [PDF 38 Mo]