Quelle est la véritable histoire de ce panier Kongo ?

Pendant deux cents ans, ce panier a été considéré comme un simple contenant de noix de cajou en provenance de la Martinique. Inventorié en 1824 comme « panier fait par un Sauvage », dans un lot d’objets dits des « Caraïbes », sa provenance « américaine » n’est pas remise en question jusqu’à son exposition au MEG en 2016, lorsqu’un visiteur le reconnaît, faisant tomber les certitudes enracinées. Il recouvre alors son identité, celle d’une luxueuse vannerie, emblématique du royaume du Kongo d’Afrique centrale. Ce puissant régime, converti au catholicisme à la fin du 15e siècle sous le patronage du Portugal, a noué de nombreuses relations diplomatiques et commerciales avec l’Europe conquérante. En résulte la circulation d’objets tressés, d’étoffes tissées et d’ivoires sculptés qui ornent les cabinets de curiosités de l’aristocratie cosmopolite et des riches marchands occidentaux jusqu’au 18e siècle. Quand, et dans quelles circonstances, ce panier a-t-il traversé l’Atlantique pour les Caraïbes avant d’être transporté à Genève ? Ou serait-il l’œuvre d’une personne maniant l’art de la vannerie Kongo, détenue comme esclave sur une plantation caraïbéenne au 18e siècle ?

Floriane Morin/MEG
Avertissement : Certains contenus présentent des images ou des termes à caractère raciste et discriminant.
Ce sont des témoins historiques de la pensée hégémonique occidentale.
Leur présence est signalée par ce symbole.
Recherche