Le tembe : un art né du marronnage
Au Suriname, dans l’ancienne colonie hollandaise, la fuite des personnes esclavagisées en dehors des plantations engendre dès le 17e siècle la création de plusieurs communautés dites marronnes. À la suite de campagnes qui s’avèrent trop coûteuses, les autorités de la colonie concluent dès le milieu du 18e siècle des traités avec les Marrons, les reconnaissant comme des sujets libres. En Guyane, la France fait de même en 1860. Originaires de différents peuples d’Afrique, ces femmes et ces hommes recomposent en Amazonie des collectifs aux institutions originales. C’est ainsi qu’une fois la paix revenue, elles et ils inventent vers le milieu du 19e siècle un art géométrique appliqué aux objets que chacun-e produit pour soi et ses proches. Le principe de l’entrelacs s’impose au tournant du 20e siècle, et la couleur apparaît puis se développe à partir des années 1950. Différents styles plus ou moins individuels ne cessent de réinventer l’art marron, dit « tembe », jusqu’à aujourd’hui.
Thomas Mouzard
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